Maison Juliette Mantha

Maison Juliette Mantha

1943 Maison Félix et Rose Anna Mantha

Informations

# de chemin ou rue
3672
Rue
Innes
Ville
Orléans
Province
ON

Maison originale en bois équarri; agrandie et revêtue. DÉMOLIE.

Type d’édifice/structure/objet – Maison ancienne (circa 1860) d’un étage et demi construite en bois équarri sur une fondation en pierres taillées naturelles. Rénovée et agrandie en 1970-1971. Démolie en 2016.

Propriétaires anciens, récents et actuels – Pierre Groulx, son frère Hercule Groulx, Pierre Rocque, Paul Boyer, Félix Mantha, Léo/Laurenda Mantha et Juliette Mantha. Depuis avril 2016, cette propriété appartient au développeur Ritchcraft.

Valeur conceptuelle ou physique (description de chaque structure, les matériaux, tout ce qui est hors de l’ordinaire ou rare, surtout en architecture)

Cette ancienne maison était construite en queue d’aronde sur fondation en pierres provenant du rocher situé sur la devanture de la propriété. Initialement, le toit était de bardeaux ainsi que la cuisine d’été et la remise, adjacentes à la maison. La maison comprenait une chambre des maîtres au rez-de-chaussée et deux chambres à coucher à l’étage dont les murs étaient mansardés en raison de la courbure du toit. Les plafonds étaient soutenus par les poutres originales (soliveaux) ce qui lui donnait une allure d’antan. Les planchers du salon et de la salle à dîner étaient recouverts de bois de chêne récupérés des bâtisses du Parlement après l’incendie survenu en 1916.

En 1970-1971, une rallonge moderne fut ajoutée incluant une salle familiale, une cuisine et une salle de lavage au rez-de-chaussée ainsi que deux chambres et une salle de bain à l’étage. Cette rallonge fut construite sur des fondations de béton offrant une cave bien éclairée et de l’espace d’entreposage. Toute la maison fut recouverte de vinyle afin de protéger les pièces de bois qui nécessitaient une couche de chaux blanche tous les ans, car il était devenu de plus en plus difficile de trouver la main‑d’œuvre pour le faire.

À l’est de la maison se trouvait une laiterie, faite de bois équarri de même style que la maison. Cette laiterie avait une glacière à l’arrière, contenant des blocs de glace provenant de la rivière des Outaouais, et recouverte de bran de scie pour conserver la température froide au cours des mois d’été. On y entreposait les conserves, les petits fruits et les légumes provenant du jardin et du verger ainsi que les contenants de porcs salés. On y entreposait aussi le lait et le beurre fait maison.

Au devant de la maison, sous un érable centenaire, se trouvait une brimbale afin de tirer l’eau du puits. Bien que la propriété fut vendue à un développeur en 2016, le verger d’environ une trentaine de pommiers n’a pas encore été détruit. Le rocher formant la devanture de la propriété servait de pâturage et était souvent surnommé le ‘rocher malin’ car il causait bien des problèmes aux résidents.

Malgré les modifications apportées, cette maison avait gardé son aspect patrimonial et sa beauté champêtre. La propriétaire, Juliette Mantha, s’était vue remettre le prix de préservation des bâtiments patrimoniaux par la Ville de Gloucester le 14 février 2000.

Sur la propriété on y retrouvait aussi une grange, une écurie, une porcherie, une grande remise et un poulailler. Ces structures étaient construites en planches de bois provenant des arbres de la ferme car la partie sud de cette propriété, représentant 5 acres de terrain, était boisée. Cette propriété se terminait à la fin de la IIIe concession, c’est-à-dire, au chemin Renaud.

Édifices sur le site ayant peu de valeur patrimoniale

Aucun

Valeur historique ou associative (résumé historique ou références donnant les détails)

Cette propriété a abrité Pierre Groulx qui, en 1869, a divisé les 100 acres en deux propriétés de 50 acres chacune. Il a donné la partie est à son frère Hercule et vendu sa partie (ouest) à Pierre Rocque. Parmi les membres de la famille de Pierre Rocque, époux de Marie-Louise Pépin dit Lachance, nous retrouvons Émilie, épouse de Rhéo Vinette et Marie-Louise, épouse de Séraphin Gravelle, ex-propriétaire de terrains devenus Blackburn Hamlet.

Vers les années 1915-1916, Pierre Rocque vend sa terre à Paul Boyer qui a son tour la lègue à sa fille Rose-Anna, épouse de Félix Mantha.

Rose-Anna avait épousé Félix en janvier 1905 et de cette union naquirent sept enfants. À cause du boom économique associé à la construction du chemin de fer dans le nord de la province, Félix et Rose-Anna élurent domicile à North Bay où Félix apprit le métier de maçon et briqueteur et fit des affaires d’or. Cependant, lors des années de la dépression ils durent revenir s’établir au 3672 du chemin Innes.

Berthe l’aînée, était enseignante et a occupé le poste de maîtresse d’école à Billings Bridge et dans le rang Saint-Louis, aujourd’hui le chemin de Navan. Berthe fut aussi maîtresse de poste et gérante de banque à Orléans. Laurenda devint copropriétaire de la ferme paternelle avec son frère Léo. Jeannette complète des études commerciales et occupe un poste de secrétaire à la fonction publique. Léo est violoniste et accepte de jouer lors de rassemblements communautaires et familiaux. Il succèdera à son père sur la ferme. Lucille devint religieuse au sein de la Congrégation des Servantes de Marie Reine du Clergé. Paul-Émile compléta des études universitaires et obtint un baccalauréat en sciences politiques. Il fonda la Caisse Populaire d’Orléans et débuta sa carrière en tant qu’évaluateur pour le Canton de Gloucester et devint un évaluateur du Gouvernement de l’Ontario. Enfin, à la fin des années 1950, il met sur pied sa propre entreprise et représentera les propriétaires de terrains expropriés par la Commission de la capitale nationale. Juliette, la cadette de la famille, embrasse aussi la profession d’enseignante. Elle exercera sa profession à la même école que Berthe, sa sœur aînée, c’est‑à‑dire, à l’École Saint-Louis ainsi qu’à l’École Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus de Cyrville. C’est à l’Agence canadienne de développement international (ACDI) qu’elle terminera ses années de travail en tant qu’agente de projet dans le domaine de l’éducation pour l’Afrique francophone.

La famille Mantha était reconnue pour son amour de la musique. Plusieurs membres de la famille, dont Berthe, Léo, Paul-Émile et Juliette possédaient une oreille absolue. Aussi les contes et légendes de Félix furent recueillis par l’Archiviste en chef du Canada, Gustave Lanctôt, et ses chansons folkloriques figurent au répertoire des chansons folkloriques canadiennes recueillies par Marius Barbeau, ethnologue, pour le Musée National, aujourd’hui le Musée de l’histoire, sous la rubrique  » Collection Félix Mantha « .

Valeur contextuelle (ses environs : description d’un paysage culturel, un point de repère culturel ou naturel)

Propriété rurale devenue urbaine.

Cette propriété faisait partie des terrains convoités par la compagnie Canada Ciment situés du côté sud du chemin Innes à cause de leur haute teneur de roches recherchée pour fabriquer le ciment. Toutefois, suite à de nombreuses et sérieuses oppositions concernant le dommage environnemental, la compagnie abandonna son projet même après avoir acheté plusieurs propriétés et détruit la belle région agricole le long du chemin Innes.

Comité des sites patrimoniaux : Colette Côté, Guy Legault, Françoise Miller

Auteure : Colette Côté (mai 2017)

Photos

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